Intérieur moderne
Conserver et restaurer un tableau du XXe siècle
Cette œuvre, réalisée par le peintre suisse René Auberjonois, est arrivée à l’atelier sans châssis: la toile n’était pas tendue, les bords avaient été coupés et des bandes adhésives, collées au revers de la toile, la maintenaient maladroitement dans un cadre.
La mission de conservation-restauration consiste à redonner à cette œuvre ses caractéristiques structurelles originelles. Il s’agit de retendre la toile sur un nouveau châssis puisque l’original n’a pas été conservé. Un traitement d’ordre esthétique est également entrepris au niveau de la couche picturale afin de retirer le vernis oxydé qui forme une couche brunâtre hétérogène.
A propos de cette œuvre
Attribution | René Auberjonois (1872-1957) |
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Datation | Vers 1950 |
Technique | Peinture à l’huile sur toile |
Dimensions | 58,5 x 51 cm |
Lieu de conservation | Collection particulière |
Description du traitement effectué
Châssis |
- construction sur mesures d’un châssis en bois à clé; - traitement du bois pour éviter les attaques xylophages. |
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Support toile |
- retrait de bandes adhésives présentes au dos de la toile; - pose de bandes de tension en toile métissés lin-polyester; - mise en extension de la toile sur le nouveau châssis; - sécurisation des clés; - pose d’un dos protecteur en toile. |
Couche picturale |
- décrassage au moyen d’une solution aqueuse; - retrait du vernis oxydé à l’aide d’un mélange de solvants; - suppression mécanique des amas de résine présents au niveau des empâtements; - retouche ponctuelle des usures; - application d’un vernis protecteur constitué d’une résine synthétique et d’un anti-UV. |
Durée des travaux | 30 heures |
Le ressenti du conservateur-restaurateur
Dès que nous avons tendu la toile sur le châssis, le tableau a retrouvé la prestance qu’il avait perdu lors de son précédant montage. Grâce aux bandes de tension que nous avions posées et afin de garantir une tension satisfaisante, équitablement répartie, nous avons réalisé un agrafage au dos du châssis.
Si nous avons appréhendé les caractéristiques de la technique picturale de René Auberjonois lors de l’étude préalable à l’intervention, c’est véritablement au moment du nettoyage que le travail du peintre a été dévoilé. Il a, sur une couche de fond rosée, appliqué une peinture en demi-pâte avec des empâtements blancs plus prononcés pour les zones lumineuses. Cette mise en œuvre est relativement classique, en revanche, après ce travail en demi-pâte, il est revenu localement avec une peinture beaucoup plus fluide pour modifier la tonalité de certaines éléments de la composition. C’est le cas par exemple des zones violacées.